En savoir plus sur l’itinéraire suivi par Matthias S. entre Saint-Sulpice (VD), où il a enlevé ses filles le 30 janvier dernier, et Cerignola (I), où il s’est jeté sous un train cinq jours plus tard, sera difficile. En effet, la puce du navigateur GPS de l’ingénieur suisse, retrouvée le 5 mars dernier en gare de Cerignola, n’a pas parlé. «
La société Garmin USA n’en a rien tiré car elle était trop endommagée», nous révélait hier Vincenzo Russo. Le procureur de Foggia en charge du volet italien de l’enquête sur la disparition d’Alessia et Livia a aussi précisé que les enquêteurs allaient
contacter l’entreprise coréenne qui avait fabriqué cette puce. «Peut-être que ses techniciens, eux, parviendront à en tirer quelque chose», lâche le magistrat sans conviction.
Cassette introuvable
Hier matin, le trafic ferroviaire a été interrompu une heure et demie durant en gare de Cerignola
afin de tenter de retrouver la microcassette de l’enregistreur que Matthias S. conservait sur lui en permanence et utilisait comme agenda. «Sans succès, déplore le procureur Russo. Mais nous reprendrons les recherches demain (ndlr: aujourd’hui), après-demain et aussi longtemps que nécessaire!» Quant au
stylo et au petit sac retrouvés dans l’Audi A6 de Matthias S., ils sont toujours en cours d’analyse. Le procureur explique que
des témoignages continuent d’affluer de toute l’Italie. «Mais vérifications faites, aucun ne semble être sérieux.»
Une marche ce vendredi
Afin de garder l’espoir malgré tout, de soutenir Irina Lucidi et d’encourager la police à poursuivre ses investigations,
une troisième «marche blanche» sera organisée ce vendredi à 18 h à Saint-Sulpice. La maman des jumelles disparues n’y participera probablement pas. «La précédente s’était terminée au bas de chez elle et avait été émotionnellement trop difficile», explique un proche. L’Italienne était descendue saluer le cortège de 150 personnes et deux amies d’Alessia et Livia lui avaient alors remis une rose blanche. Pour la première fois, elle avait craqué en public en lâchant notamment un déchirant: «Elles me manquent tellement!»
La marche de vendredi partira du débarcadère du village et se terminera étrangement devant la villa du père des fillettes. «C’est une idée d’Irina qui voit cela comme un mouvement de retour à la maison», précise Sandrine Porchet, l’une des organisatrices de la manifestation. Les participants sont invités à se munir d’une bougie et à apporter des dessins d’enfants. Lesquels seront déposés devant la maison.
11 000 francs de dons
Hier toujours, Irina Lucidi et sa famille ont fait savoir qu’ils «remercient du fond du cœur» les quelque 170 donateurs qui ont versé à ce jour un montant total de 11 000 francs sur le compte ouvert il y a une semaine. Pour mémoire,
cet argent sera destiné à financer la ou les journées de recherche qu’organisera en Suisse à une date encore indéterminée la fondation Swissmissing en collaboration avec la police vaudoise et 800 bénévoles. «Nous sommes très touchés par la générosité et la solidarité que vous nous transmettez. Ce que vous faites n’aide pas seulement à soutenir les recherches, mais aussi – et principalement – à nourrir nos espoirs. Encore merci», a notamment fait savoir Irina Lucidi via Swissmissing. Cette somme est pourtant encore relativement modeste au regard des quelque
39 000 personnes qui suivent cette affaire de près sur le groupe Facebook «Missing Alessia et Livia».
source :
LeMatin.ch